Les bonnes résolutions font partie des rituels de notre société moderne. Un rite de passage durant lequel on se promet à soi monts et merveilles. Un moment de poésie qui nous fait presque croire à nos bonnes intentions et à leurs réalisations.
Et puis le quotidien nous rattrape et son lot d’habitudes bien ancrées.
Notre monde est tissé de croyances. A “monde” entendons-nous bien, il s’agit de notre monde intérieur. Celui-ci est peuplé de nos histoires d’enfant, des drames familiaux et des expériences de vie d’adulte.
En outre, c’est ce monde qui dicte nos comportements et qui renforce la reproduction immuable de nos bonnes vieilles habitudes. En effet, ne rien changer nous rassure. Nous sommes en terrain connu.
Alors, si on en revient aux bonnes résolutions, on comprend mieux le mécanisme : pourquoi changer nos façons de faire, si les bonnes vieilles méthodes – celles de ne pas faire de sport, de continuer à fumer, de boire un petit coup avec les copains et de grignoter entre les repas, nous convient ?
Dès que nous essayons de sortir de l’inertie de l’habitude, notre petite voix intérieure intervient : “c’est trop difficile”, “‘j’ai besoin de plus de temps”, “on verra l’année prochaine”, “allez une petite dernière, promis après j’arrête de fumer”.
Mais si on se laisse faire, si on se laisse guider par nos croyances, alors nous ne devenons que le produit de nos expériences passées. Sans prendre en compte la nouvelle donne du présent, sans perspective pour l’avenir, ni choix conscients.
La première étape passe par la prise de conscience. Celle de cette petite voix autoritaire qui nous conseille toujours le statu quo. Nous avons alors le choix entre l’écouter ou l’observer. Plus nous l’observons, plus nous l’extrayons de notre tête, plus nous prendrons conscience des croyances qui l’alimentent.
Alors à nos stylos :
Et si la première bonne résolution, avant toutes les autres, c’était de prendre l’habitude d’écrire ces observations ? Qu’ai-je à gagner à faire le point tous les soirs sur ce bavardage intérieur ? Qu’ai-je à perdre à ne pas le faire ?
Finalement, ce n’est pas si sorcier : un carnet, un stylo, un moment pour soi, pour avancer, pour s’extraire des bonnes vieilles habitudes inconscientes. Encore faut-il avoir au préalable une discussion sérieuse avec notre petite voix…
Bonne année 2021 ! Qu’elle soit sous le signe du dépassement de soi !
